Les laines minérales, obtenues par fusion de matières minérales à environ 1.500°C, puis par centrifugeation, soufflage et extrusion, à base de verre et de sable siliceux pour les laines
de
verre, de roches volcaniques (basalte, notamment) pour les laines de roche, et enrobées ensuite par pulvérisation
de résines à base d’urée-formol, durcies ensuite par polymérisation, leur assurant stabilité et tenue
mécanique, qui se présentent en vrac, en rouleaux, en panneaux semi-rigides nus ou revêtus d’un pare-vapeur,
et en panneaux composites (principalement avec des plaques de plâtre), en éléments préfabriqués (panneaux
sandwichs, associés avec de la terre cuite, cloisons phoniques, notamment), ou encore en éléments moulés spéciaux
(coques, volets roulants,…).
Conductivité thermique : lambda = 0,035 pour les laines de verre et
0,040 pour les laines de roche.
Énergie grise : de 150 à 250 kWh/m3.
Impact sur l’environnement : ressources non renouvelables.
Impact sur la santé : les laines minérales font l’objet de polémiques dans les milieux scientifiques, je
n’entrerais donc pas dans ce débat, les laines de verre développe des champs électrostatiques.
La perlite et la vermiculite, issue d’une roche volcanique siliceuse
de la famille des rhyolites perlitiques, pour sa fabrication, la perlite est ensuite chauffée à 1.200°C, cette
violente réaction libérant l’eau liée chimiquement à la matière et la vapeur lui faisant subir une expansion
de son volume initial
sous forme de perles, quant à la vermiculite, il s’agit d’une roche micacée qui réagit également comme la perlite
au traitement thermique.
Conductivité thermique : lambda = 0,045 kWh/m3 pour la perlite et 0,050 kWh/m3 pour la vermiculite.
Énergie grise : 230 kWh/m3.
Impact sur la santé : la perlite et la vermiculite ne présentent
pas de dégagements toxiques, les présentations bitumées ou siliconées, les panneaux liés au polyuréthane sont sujets
aux émanations de gaz toxique, le bitume dégageant plusieurs gaz, dont le sulfure d’hydrogène.
La vermiculite, comme le liège expansé présente elle, une intéressante capacité d’isolement des champs
électromagnétiques.
L'argile expansée, produite par la cuisson d’argile crue dans
des fours rotatifs à 1.100°C, une expansion étant provoquée par le dégagement de gaz lors de la cuisson des
éléments organiques,
ou d’huiles ajoutées, elles se présente sous la forme de billes arrondies et régulières de structure poreuse,
insensibles à l’eau et très résistantes à la compression, peuvent être employées en vrac, utilisées dans un
mortier allégé, ou encore des blocs préfabriqués.
Conductivité thermique : lambda = 0,103 à 0,108 kWh/m3, selon la densité.
Énergie grise : environ 300 kWh/m3.
Impact sur l’environnement : matériau non renouvelable.
Impact sur l’environnement et sur la santé : ne présente pas de
dégagements toxiques, utilisée en béton, elle présente des nuisances liées à la composition des ciments employés.
La chaux, un oxyde de calcium, utilisée de longue date comme liant
ou badigeon, elle est le produit de la calcination de la pierre à chaux à une température comprise entre 900 et
1.100° C, en construction rurale, elle a toujours été traditionnellement employée dans la maçonnerie des murs
pour lier des pierres ou des briques, en enduits intérieurs ou extérieurs, mélangée à du sable, des pigments,
des fibres végétales, de la caséine, de la potasse
ou du latex, ou encore en dalles ou chapes pour poser des
revêtements de sol, carrelages, tommettes, un produit qui présente des atouts indéniables :
La chaux permet la "respiration des murs" (migration de l'eau et de la vapeur d'eau), elle est imperméable à l'eau
de ruissellement, elle supporte bien l'humidité et le gel, elle offre une faible adhérence aux poussières, et de
plus, elle détruit les micro-organismes grâce à son pH important de 12 (sur une échelle de 14).
Le plâtre, obtenu à partir du gypse naturel le plus souvent, un
produit gâché avant usage avec de l'eau : les carreaux de plâtre, le placoplâtre en plaques (ou BA 13) qui est
un sandwich de plâtre entre 2 feuilles de carton, les complexes alvéolaires de doublage en plaques, composés de
mélange de plâtre et de fibres diverses, les enduits de surface traditionnels à usage intérieur, les moulages ou
stucs (moulures, décorations,...).
D'un point de vue sanitaire, on veillera à employer un plâtre qui ne soit pas radioactif, peu nocif en enduit
de surface, ce sont surtout les colles, les cartons, et les additifs qui augmentent la sensibilité des combinés
de plâtre aux micro-organismes en présence d’humidité et de la chaleur (moisissures de surfaces).
ou encore, des matériaux et des isolants d’origine animale...
La laine de mouton, d'abord lavée au savon et à la soude pour
la débarasser surtout du suint, une odeur caractéristique qui n’en possède pas moins la faculté d’éloigner les
parasites, elle se
présente en vrac, en rouleaux, en panneaux semi-rigide, ou encore en feutre.
Conductivité thermique : lambda = de 0,035 à 0,045 kWh/m3 selon la densité.
Énergie grise : moyenne pour la fabrication, plus importantes pour le transport sur de longues distances.
Impact sur l’environnement : ressource renouvelable.
Impact sur la santé : ne présente pas de dégagements toxiques, par contre les additifs
anti-mites, des pyréthrinoïdes de synthèse, présente une toxicité très faible pour les animaux à sang chaud (des
recherches étant en cours afin de stabiliser la molécule de pyrèthre naturel).
La laine de mouton s’avérant être un excellent isolant.
* Certaines des données exposées ci-dessus sont issues de l'excellent ouvrage de Jean-Pierre
Oliva : L'isolation écologique, paru aux éditions Terre
vivante,
et d'un comparatif intéressant, aux mêmes éditions.
Cadmnium, plomb, cobalt, acétone, toluène, xylène...
Derrière la belle substance qui s’étale avec volupté, se cache souvent un véritable florilège de composants nocifs...
irritation des yeux, fatigue chronique, maux de tête, difficultés de concentration, problèmes respiratoires et
neurologiques... peuvent être causés lors de leur application et même longtemps après…
On emploiera des peintures "naturelles", à la chaux, à la caséïne, si les COV (Composés Organiques Volatils...
des hydrocarbures en suspension dans l'air) s’évaporent en grande partie au séchage, ils ne disparaissent pas pour
autant, ils peuvent être absorbés par certains matériaux : moquettes ou rideaux par exemple, qui les
restitueront à leur tour progressivement, ou bien, ce sera le support lui même, qui, s’il est poreux,
absorbera ces émissions, prolongeant d’autant la durée de leur "relargage" dans l’air.
Certains solvants montrant un pic d’émission plus tardif, et pourront se révéler beaucoup plus durable, c’est
ainsi qu’on a pu encore relever des émissions plusieurs mois et même plusieurs années après l’application de
certains produits ou matériaux, consciente de ces problèmes de santé publique, l’Europe avance, en France, plus
de 160 peintures bénéficient du label NF-Environnement qui prend en compte les dimensions environnementales de
ces produits : eau, air, sols, énergie, matières premières, déchets... tout au long du processus de leur
fabrication jusqu’à leur élimination.
En extérieur ou en intérieur, colorés ou bruts, lisses ou granuleux, les enduits et les revêtements muraux
seront à base d’argile ou de chaux (stuc, tadelakt), ou bien composés d’un mélange sable-terre-paille, ou aussi
en terre crue, ces matériaux étant des régulateurs de la vapeur d’eau, ils réglent l’hygrométrie de l’air et la
température, et de plus sont recyclables et compostables.
De par leur texture, les papiers peints, eux, pouvant être des stockeurs et réémetteurs de COV potentiels, on
évitera ceux en vinyles ou plastiques de par leur composition, et qui forment aussi une barrière étanche réduisant
la perméabilité des parois à la vapeur d’eau, sans oublier certains colles qui pourront présenter des risques
sanitaires, une solution pourra être des papiers peints fabriqués à partir de balles de céréales fixées avec de
la colle d’amidon de pommes de terre, ou de résines naturelles.
Quant aux sols, on pourra les revêtir d’un linoléum, de préférence aux revêtements PVC (appelés "linos" à tort),
qui outre leurs aspects polluants à la fabrication, et dont certains composés s'échappant constamment dans l'air
ambiant pourront être la cause d'allergies, d'irritation,..., ou encore de liège, et aussi de revêtements végétaux
non traités (fibre de sisal, fibre de coco, jute, jonc de mer,...), sous la condition là aussi que la sous-couche
en mousse et les colles ne contiennent pas de composants nocifs qui risquent de migrer dans l'air des pièces.
Il conviendra cependant de rester vigilant quant à l’emploi et la mise en oeuvre de ces produits ou matériaux,
particulièrement lors de l’aménagement d’une chambre d’enfant par exemple, ainsi, si les règlementations
européennes, les écolabels et le programme Reach représentent des avancées indéniables, il n'en subsiste pas moins
des zones d'ombre, en particulier une absence totale d'affichage de leur composition sur les emballages :
celle-ci étant souvent tenue secrète, l'utilisateur, amateur ou professionnel, devant se contenter du seul
étiquetage obligatoire, à savoir celui des dangers et des précautions d'emploi (le secteur des matériaux étant
bizarrement le seul à échapper à l’obligation d’inscrire la liste des composants utilisés sur les étiquettes
des produits).